11 12 nov Vilankoulos->Quelimane->Nampula.
Le jeudi 11 novembre, nous quittons Vilankoulos, direction Quelimane via Beira. Nous surveillons la prévision météo car Beira est un endroit où la pluie s'accroche souvent (le "corridor des cyclones"...). Au final, nous ne rencontrerons pas de pluie ce jour, mieux que la prévision windy.
En quittant par le nord le parc des iles Bazarutos (paradisiaque), cette branche cotière est composée de mangrove et d'estuaires, avec seulement de rares villages. L'eau est partout, pas de route, pas facile de circuler ! C'est Venise, mais déserte.
Ce troisième leg se passe très bien, pas de pluie et vent favorable. Sur l'aéroport un hangar abrite une société genre 'Air Savane' qui a 2 Cessna, on pourrait se parker chez eux. Nous voyons un avion militaire du Swaziland (rapatriement sanitaire dit Pierre) : la région nord du Cabo Delgado (en rebellion 'mais sous contrôle') n'est pas loin ! Nous refuellons à l'Avgas, qui est à environ 2€ le litre. C'est commode, pas besoin d'aller en ville avec nos bidons souples. Sur le trajet, nous avons refuellé à 50% en Avgas (Vilankoulos, Beira, Nampula) et à 50% en Mogas (1€ le litre) (Imhandane, Quelimane, Mocuba, Cuamba). A Niassa Derek nous a fourni de l'Avgas qu'il fait venir de Pologne (!=) par fûts de 200 litres (cela lui revient moins cher!)..
Ce quatrième leg se passe très bien, pas de pluie et vent favorable (once again :-) Après une longue plage peuplée de quelques villages pêcheurs, on traverse le delta du Zambèze, puis des canaaux/marais et l'on arrive à Quelimane qui se trouve sur un fleuve, à 20 kilomètres de l'océan Indien. .
Quélimane nous parait désuète, nonchalante, style béton 1960 Le Corbusier, au bord d'un fleuve, ancienne ville riche (mais de quoi?), et très anciennement (pré colonisation Portugaise) : port aux esclaves. L'aéroport est style 1960, le hangar n'a plus de toi, à Quelimane, tout semble surréaliste et cool :-)
A l'issue de ce deuxième jour de voyage, 4ème leg, nous sommes très contents d'avoir passé le 'pot au noir' de Beira sans avoir rencontré la pluie :-) Pour demain, nous ciblons une étape à Nampula, mais c'est à 400 km, hors de notre autonomie, il faut prévoir une étape intermédiaire...
Journée du 12 novembre. Nampula étant hors range (400 km, pas assez d'autonomie), nous partons avec 2 scénarios !? Scénario 1 : faire étape à Cuamba, au NNE de Quélimane, qui est dans notre rayon d'action (315 km), mais Cuamba est proche d'une région montagneuse qui accroche les orages, prévus à partir de midi. mmmh...Ou bien, se poser à Macubo (110km), sur une ancienne piste qui n'est plus gérée, refueller dans la ville, et redécoller pour Nampula, avec assez d'essence. La route pour les 2 scénarios est identique jusqu'à Mocuba, on décidera à Mocuba. Au Zimbwana, nous sommes toujours sous plan de vol (sauf sur les petites pistes de la réserve de Niassa, qui sont en espace aérien non contrôlé). Nous déposons donc un plan de vol pour Cuamba avec comme alternate Nampula, et déclarons un temps de trajet de 4H, pour nous laisser le temps de poser fueller à Mocuba le cas échéant.
Nous décollons, nous atteignons Mocuba, et décidons de nous y poser "pour l'expérience hors des terrains officiels". Cela se passe bien techniquement, et c'est excitant de se poser au milieu d'un grand boulevard sur lequel circulent des personnes et des véhicules (terrain 'ouvert à la circulation publique'). Mais rapidement un attroupement d'environ 500 enfants se forme en marée humaine autour du gyro garé. Caramba, cette foule devient incontrôlable, nous n'allons jamais pouvoir re-décoller, ce sera trop dangereux au milieu de cette marée humaine. Il fait très chaud (35°C). Pendant que Pierre est au poste de police, je poireaute avec des policiers autour de l'ulm, avec 500 paires d'yeux braqués sur le gyro ou moi. Impressionnant. Pas de communication par langage, car je ne parle pas portugais, mais par signes et regards.
Nous sommes bien marris. Heureusement la police vient nous sauver ; après avoir contrôlé notre droit d'être en vol ici, par appels à Quelimane et jusqu'à Maputo, et avoir encaissé quelque argent pour assurer la gestion de la foule pour notre décollage, nous pouvons organiser le re-décollage. Assez concentrés, car il reste des voitures, vélos et passants un peu plus loin sur la piste. Mais les 300 premiers mètres sont libres. Le décollage se passe bien. Pff nous nous sommes vus coincés au sol par la foule ou par la force publique, on a eu un moment de solitude...
Renseignements pris auprès de la MAF quelques heures plus tard, le posé sur piste non gérée est duement autorisé au Zimbwana, la MAF le font souvent (puisqu'ils servent des villages reculés) ; mais pour gérer la foule, il convient de joindre à l'avance la police locale et prévenir de notre heure prévue de poser. Par ailleurs MAF nous indique qu'il faut prévenir et obtenir une autorisation pour poser à Cuamba, qui est rattaché à une garnison militaire.
Après notre émotion du bain de foule sur posé sauvage de Mocuba, nous sommes très contents d'arriver à Nampula, aéroport officiel, et d'être accueillis par les gens de la MAF. Ces gars sont une sorte de templiers modernes, pilotes missionnaires, anglo-saxons, sympathiques et très pros du pilotage de brousse. Nous échangeons avec eux, d'autant que Pierre est pilote commercial avec qualification et expérience sur Cessna Caravan (comme opère la MAF). Sur une carte de visite de Dave est mentionné : Directeur - pilote - mécanicien, j'apprécie, y a pas trop d'effets joule dans l'organisation :-) Un Caravan est en révision des 100H, Dave nous dit que la révision prend 2 semaines à la MAF (versus chez Cessna) car la MAF a sa propre procédure de pour cette maintenance.
Mise à jour : 23 nov 2021 la suite