26 déc 2020 -> 16 jan 2021 : Charlie dans le Dakar Classic
Je fais partie de l'organisation dédiée au Dakar Classic, une nouvelle classe pour les vieilles voitures, qui datent d'avant 2000. La grande caravane ASO (~2500 personnes en tout) a pu s'élancer malgré le Covid, cela me parait un exploit en cette période de reconfinement Covid ; la caravane la joue très profil bas "dans une bulle sanitaire". Avec Fred, nous sommes les "charlie 13", notre rôle principal est de tenir des check points sur le tracé des spéciales. Le tracé global fait 12 étapes, d'environ 250 km de portions chronométrées chacune (plus environ 250 km de liaison). Pour cette première édition du Dakar Classic, nous avons 24 concurrents, et nous sommes une unité dédiée dans l'organisation, de 19 roulants (3 voitures charly, 2 voitures CH, 2 voituresTangos (médecins roulants) et un camion balai. Plus un hélico.
Nous sommes confinés 60H à l'hotel, consacrées à des ateliers de préparation des missions. Confinés entre nous, et actifs, donc.
J+2 nous passons un test PCR. Les négatifs peuvent aller continuer la préparation logistique au grand stadium de Jeddah. Seuls 3 personnes sont testés positives, et basculent en sur-confinés. Pas de chance, notre coordinateur Classic en fait partie, et du coup les 2 autres membres de l'état major Classic sont également confinés en tant que cas contacts. Notre état-major Classic continue à nous orienter via le groupe whatsapp, et reviendra physiquement 5 jours après le départ.
Le grand Hubert Auriol, icône du Dakar, s'éteint pendant le rallye et la caravane lui rend hommage. Il aimait aussi s'envoyer en l'air, un homme de goût.
Pour moi qui mécanique doucement sur la révision des 500 h de mon autogire, les mécanos du bivouac sont des virtuoses !
Je collabore 2 jours avec la sympathique équipe belge Tripy, qui vient de sortir un nouveau modèle de GPS pour les concurrents Classic et les assistances, le Tripy K (indice très à la mode, car retenu comme modèle pour la sortie de crise économique Covid).
Un lot de cables d'alimentation a un faux contact, et cela nous donnes quelques sueurs : combien d'échanges faire parmi les 500 distribués ? Avec Simon nous parcourons le bivouac en vélo pour changer quelques cables.
Après une semaine à Jeddah, à préparer le parcours, enfermés dans la bulle sanitaire entre l'hôtel et le stadium, le départ sonne comme une libération, la fin du Truman show.
Je fais équipe avec Fred, subtil mélange entre Tintin et Kayser Söze : Fred connait tout, tout le monde et est toujours positif. Il carbure aux frites - Nutella. Nous nous sommes très bien accordés.
Avec notre expérience, plus le passage rapide au poste de nos 24 concurrents Classic(seulement), nous ne sommes pas dans la souffrance. De plus notre voiture est confortable et les concurrents ont tous la banane. Nous sommes en contact avec nos collègues de l'organisation du Classic via whatsapp, et souvent en live. Ce petit groupe 'orga Classic' est fort sympathique. Tout le monde se connait, c'est un peu moins l'usine que le Dakar moderne.
Nous alternons camping et petits hotels. Les veillées les plus sympathiques sont lorsque nous sommes plusieurs équipes autour d'un feu. La nuit tombe très tôt (~18H), aussi lorsque nous sommes seuls à camper, l'extinction des feux n'est pas tard.
La veille de l'étape 5, nous avons l'honneur d'être les hôtes d'une famille, à Ash Shi'b. La famille a une maison en dur (tout le petit village semble d'urbanisation et construction très récente, comme un Moshav), mais Ibrahim et les enfants prennent l'apéro (thé) tous les jours dans la tente installée devant la maison. Ibrahim nous invite, se retire a casa vers 21H et nous passons une bonne nuit auprès du feu :-). Les enfants sont joyeux, les parents semblent très aimants. En Saoudie de nombreux enfants conduisent dès 9 ans, surprenant...
Mise à jour : 17 jan 2021