Le 28 février, nous prenons la route du retour en vol.
Le 28 février, dernier jour de notre autorisation Anacim Sénégalaise, nous repartons, douane essence à Saint-Louis, cible Nouakchott. Nous n'avons pas les autorisations de survol / atterrissage pour le Maroc, demandées avec les dates ajustées 3 jours auparavant (et demandées avec les dates initialement prévues 50 jours avant...). Nous avons repéré dans les prévisions météo des jours à venir une dépression sur les Canaries qui devrait générer du vent du sud au sol à partir de Nouadhibou. C'est une situation météo très rare, en vaste majorité, le vent au sol est du nord, et l'on doit monter vers 5500 pieds pour atteindre un vent "neutre" sur cette zone. Nous escomptons bien profiter du vent du sud !
Le vent a été contraire au sol sur cette étape, mais très modéré, et nous sommes montés en altitude jusqu'à trouver une composante favorable. A Saint Louis nous avons appelé Aziz, le chauffeur du Mermoz qui connait bien les pratiques ulmistes grâce à Philippe, et a des bidons permettant de re-fueller à la station Total. Nous avons déjeuné d'un thieb dans un mini resto et Pascal a bien failli vomir, après avoir croqué dans le piment...
Par défaut la tour nous fait atterrir en 06, mais avec un vent soutenu dans le dos et de travers, cela rend l'atterrissage de Louis rock'n roll. Les autogires demandent la 34, dans l'axe, et le cotrôleur nous fait faire un crochet de 30 km, comme si nous étions des Boeing ! Mais on pose face au vent. A Nouakchott, Mohammed de l'aéroclub nous fait prendre en charge par les mécaniciens de l'aéroclub, qui sont très efficaces (ex : notre essence rentre sur le tarmac avec leur voiture sans blabla). Nous avons maintenant mieux compris le racket du handling et ne montons pas dans le bus maudit (d'ailleurs il ne tente même pas de nous attraper : chaque partie a pris ses marques). Ce matin Erdogan s'est posé pour une visite officielle, nous voyons son avion et un autre avion Turc ; cela a interrompu les vols de l'aéroclub mais n'a eu aucune incidence pour nous.
Nous tentons de descendre au Jeloua, nid de bobos, mais c'est complet. Back to la pension Zahra et le self Top Menu (pizza et poissons à toute heure).
1er mars : le vent de cette branche était quasi neutre, nous avons jonglé avec les altitudes pour trouver une composante positive. Cette étape comporte ~100 km sans route, du coté du banc d'Arguin. Je vole avec Pascal, les vaches semblent très faisables (sol dur), à 2 on devrait s'en tirer si l'un tombe en panne. Mais c'est tout de même impressionnant de voler 100 km sans infrastructure : le wild !
Nous arrivons tôt à Nouadhibou, on pourrait quaisment repartir pour Dakhla le même jour. Mmmh, mais une fois le check des mails effectué, il s'avère que nous n'avons pas reçu par mail l'autorisation de survol et atterrissage du Maroc. Damned, bloqués à Nuoadhibou !
Nous nous répartissons le travail : Pascal et Louis à l'essence, Jérôme aux autorisations. La collaboration des agents de l'aéroport, jusqu'au directeur, a été remarquable, et appréciée. Abdallah nous fait visiter des coins intimes de Nouadhibou, l'agent ASECNA du bureau de piste arrose le Maroc de messages RSFTA (messagerie entre acteurs du monde aéro (aérodromes, Aviations Civiles, ...). De plus cette fois il y a de l'essence aux stations services plus besoin de se déguiser en pêcheur et d'entrer nos bidons en loucedé dans le port de pêche détaxé !
Le Maroc répond : vous avez 2 autorisations sur les 3, mais pour un des ulms, le mail de demande que j'avais transmis de Saly omettait une page de formulaire (erreur de ma part). Rabat demande donc que cette page de formulaire soit renvoyée. La connexion Internet à l'hôtel AlJazira est misérable, je ne peux transmettre qu'un mail rabougri. Abdallah repart au bureau de piste et fait transmettre la demande par RSFTA. Sami à Corsair Paris, checke mon mail et avait appelé plusieurs fois M. Karbal...pff...
On fait chauffer les téléphones, je parviens à avoir M. Karbal sur son portable, qui me demande de rappeler demain matin "à 9h / 9h30"... suspense..
Nous nous baladons menés par Abdallah, courses en ville, thé, souk secret, première batisse, resto fun,...c'est très sympathique.
2 mars : Jérôme est sur le pont, au bureau de piste avec Abdallah et l'agent ARO qui ré-envoie ma demande d'autorisation à Rabat pour la 6ème fois (!). Je tente de joindre Karbal, arrgl une première fois il me dit de le rappeler dans 30 min..
Pendant ce temps, Pascal et Louis préparent les machines. De plus, à Nouadhibou il fait très humide et le ciel est gorgé de stratus bas ce matin, on ne pourrait pas décoller avant ~midi pour cause de brume maritime...tic tac tic tac
Je rappelle, M. Karbal me dit de patienter, et après ~6 min, en live il me dicte le numéro de l'autorisation manquante. YES !
Mon expérience personnelle est que la DTA de Rabat délivre les autorisations, mais au dernier moment, en tenant "haletant" le demandeur (ulm). Ce ne fut pas le cas pour l'aller car nous l'avons eue ~3 semaines avant le départ (mais demandée 90 jours avant...), après force demandes d'appui et 45 Euros de frais de téléphone (pr joindre le portable marocain !), donc nous étions "confortables", mais pour le retour, elle a été gérée au dernier moment, par nous et par la DTA. C'est la boulette du formulaire absent qui m'a fait crainndre un délai bloquant, mais non, la DTA l'a délivrée en temps réel. Heureusement toutefois que nous avons géré la veille après-midi, sans quoi nous étions chocolat. Par exemple nous n'avons pas eu de retour par mail du fait qu'il manquait un formulaire. C'est au moment du dépot du plan de vol que le Maroc nous l'a communiqué.
Bref, pas "pro", mais pas bloquant...
5 minutes plus tard nos plans de vol sont complétés déposés. Cela m'amuse de constater que le bureau de piste fournit comme 'modèle exemple' le plan de vol que nous avions déposé ici même Jean-Marc et moi !
Pendant ce temps, sur le tarmac, mes associés baguenaudent : Louis est parti en ville faire réparer sa roue crevée, et Pascal deale avec le service technique de l'ASECNA pour qu'ils fournissent une batterie pour faire démarrer son gyro. Sa batterie est à plat (contact oublié la veille, ergonomie "Magni"...).
Nous décollons finalement à l'heure idéale du point de vue météo : la brume cotière vient de se lever.
Bye Bye Mauritanie. sur ce trajet retour, nous avons un un service et un contact excellents, quand c'est bien il faut le souligner également.
Si une école gyro est intéressée, l'ancien bloc technique (avec tour de contrôle) de l'aérodrome de Nouadhibou peut être à louer, pas cher. S'adresser au commandant.
Puis c'est la célèbre frontière puis le Maroc. Cette fois le vent est avec nous !
Incroyable, Dakhla avec le vent du sud ! Le jeune directeur de l'aéroport vient montrer les ulms à une visiteuse qu'il veut divertir. Je le reconnais du temps de nos échanges sur les procédures pour entrer l'essence auto en décembre 2015. C'est un jeune cadre genre ENAC assez dynamique et sympathique. Même quand nous n'avons pas été d'accord nous avons pu dialoguer intelligemment.
La batterie de Pascal n'a pas repris la charge, elle est morte...Nous fuellons à 3 Euros le litre.
Nous sommes très heureux d'être déjà au Maroc et du vent du sud modéré qui est annoncé.
Nous voulions aller à la plage nous baigner mais il faut prendre un taxi et rouler un peu sauf à se baigner "en ville", et nous nous focussons sur la batterie à acheter pour Pascal, la visite de la ville à l'heure du palabre et la recherche d'un restau sympathique.
Pascal a craqué et est descendu au Buena Vista, l'hotel le plus classe du front de mer. J'en profite.
Le matin du 3 mars nous échangeons avec des membres du staff Heliconia, un ingénieur suédois qui a une carrière impressionnante de business man metteur au point pilote et un italien qui construit en Italie un hélico sur lequel il adapte une motorisation diesel à base de bloc Peugeot.
En route vers Laayoune, la plus longue étape en kilomètres (490 km), mais avec le tapis volant, nous espérons pouvoir rebondir dans la foulée sur Tan Tan. La prévisoin météo annonce une couverture nuageuse complète (broken ou overcast) vers 1500 pieds, et des petits restes de stratus cumulus en dessous...pas le grand bleu.
En route la couche se soude sur ~80 km et Louis qui est au dessus attend avec impatience un trou pour redescendre. Les gyros, nous restons en dessous. La visi est moyenne, heureusement le vent est soutenu et nous pousse (chic).
Arrivés à Laayoune, après le simple demi-tour pour se poser, nous découvrons que les conditions sont sévères, 25 noeuds rafales à 35 ; 20 km avant l'arrivée nous traversons Pascal et moi une averse cotière, et éprouvons qu'on peut perdre la visibilité (et être trempés) très rapidement ; Louis doit remettre les gaz lors de son premier passage. Une averse soutenue passe sur le terrain, impressionnante : visi très très réduite, douche et rafales.
De plus Tan Tan est fermé pour 1 mois ! ?? Il n'y a plus à hésiter, nous décidons de rester à Laayoune pour ce soir. Il y a tellement de vent que nous demandons à planquer les ulms derrière un batiment, ce qui nous est accordé.
Nous sommes à l'aise pour ce second passage en un mois dans cette ville, choisissons un hôtel centre-ville qui nous permet de rayonner à pied, et qui s'avère être d'un excellent rapport qualité prix (8 Euros la nuit en single...)
Le 4 mars, notre tapis volant soufflant du sud va s'éteindre, des nuages vont encombrer notre route, attention au plafond et à la visibilité. Sous Agadir nous n'avons pas les prévisions de temps significatif TopMeteo (qui fournissent les plafonds prévus), mais des approches via Windy.com, qui sont moins parlantes moins précises...
Avec la prévision de plafond bas et ce que nous découvrons sur les prévisions dans le nord Maroc (au dessus d'Agadir) pour les jours à venir nous incitent à tenter de rejoindre Essaouira dès ce jour. Nous chargeons à bloc d'essence nos ulms, avec les réservoirs additionnels et partons pour Agadir direct, en tentant d'éviter Goulmime qui est dans une vallée montagneuse, oblige à un détour, ne peut pas fournir d'Avgas et peut être accrochée.
C'est donc une seconde plus longue étape, après la plus longue étape d'hier ! Nous sélectionnons bien le créneau horaire pour laisser le soleil faire évaporer les brumes cotières matinales et hop.
Nous arrivons à Sidi Ifni, fin du désert, une ville dans laquelle Louis réside régulièrement.
Louis et son 3 axes filent directement sur Essaouira, nous les autogires, nous préférons faire un stop à Agadir, se détendre et remettre un peu d'Avgas.
Le passage du Cap Spartel se fait de justesse pour nous, les nuages bas sont là ! GRR
Ouf, on passe. Le vent est travers comme d'habitude à Essaouira. L'accueil est charmant, comme d'habitude également. Nous prévoyons de rester le lendemain pour laisser passer un coup de vent, et nous réjouissons de résider dans cette ville touristico-bobo.
Nous planquons les ulms à l'abri du vent attendu. Un taxi et hop, en ville.
Appuyez sur le bouton NEXT pour passer à la page suivante !...( la phase 2 du retour, pas piquée des hannetons) !
Mise à jour : 11 mars 2018