Dakhla->Nouadhibou->Nouakchott->Saint Louis->Saly. Nous ne trouvons pas de kite-surfers dans Dakhla downtown, il semble qu'ils restent dans les lodges du golfe. Bon feeling toutefois, souks et ruelles animées, douceur, gentillesse, hotel charmant sur la corniche.
Nous couvrons les 980 km entre Dakhla & Saint Louis en un jour et demi (22 déc + 23 déc matin), en ne faisant qu'un bref stop à Nouadhibou. A Nouadhibou des chicaneurs administratifs tentent de nous destabiliser, au prétexte que nos autorisations référencent nos identifications ulm (37ZT) et pas nos call signs (F-JYRB), en commençant par nous refuser l'entrée en Mauritanie depuis la tour de contrôle, obstacle brillament surmonté par Jean-Marc à la radio, puis en se répandant en salamalecs une fois posés sur le tarmac, puis en nous ré-interdisant le décollage depuis la tour, autre mesure contrée par Jean-Marc. Mais au bout d'un moment un chefaillon nous déclare : "malheureusement, j'ai l'impression que vos problèmes sont terminés" ! :-). A Nouakchott c'est l'inverse, le boss du bureau des vols est collaboratif et éclairé. Comble de l'ironie, j'oublie les papiers de mon ulm au bureau de piste des chicaneurs (Nouadhibou), et craint qu'un chicaneur Nouakchottien ne s'empare de cette aubaine, mais c'est le contraire : le boss du bureau des vols de Nouakchott téléphone à Nouadhibou des consignes directes : "tu mets la pochette de papier dans l'Airbus Nouadhibou/Casablanca/Nouakchott, je veux les recevoir cette nuit, exécution" ; et le lendemain matin, il me les remet simplement. Ce genre de personnages donne envie de revenir, dommage qu'il y ait 25% de chicaneurs qui sont les Rantanplan pénibles de la zone.
Depuis Dakhla nous volons dans de la poussière blanche. Le vent d'Est (Harmattan) fait flotter l'écume du Sahara. Ce n'est pas un vent de sable avec de vrais grains de sable, mais une poussière. La visi est mauvaise, mais c'est volable. Il fait chaud (~33°C). Le vent est d'environ 18 noeuds d'Est, et donc quasiment neutre (ni de face ni de dos). Seule la grande étape Laayoune Dakhla a bénéficié d'une composante vent AR (très bienvenue sur cette longue étape de 485 km), mais à part cette étape-là nous n'avons pas bénéficié du "tapis volant vers le sud" :-( (vent du nord soutenu).
A Nouakchott, nous fuellons en 100LL (2,45€ / litre) et devons attendre que la fin du rapatriement du corps d'un fils du président de la République Mauritanienne, tué dans un accident de 4x4 dans le désert. (C'est pourquoi le 23 déc 2015 au matin se trouvent sur le Tarmac l'avion du président de la république du Mali et l'avion du président de la république du Sénégal, venus exprimer leurs condoléances). En tant que pilotes nous évitons de devoir souscrire à des visas (120€), et pouvons rejoindre le "centre ville" aisément. Cette ville parait atypique, très étalée, quasiment sans batiments à étage, avec beaucoup de rues ensablées. L'hôtel nous semble cher (60€!) et les restos miséreux...nous n'avons sans doute pas les clés...
Le 23 décembre 2015, tout se passe bien, et nous rejoignons Saint Louis du Sénégal vers 11H30, aerodrome international complètement endormi (et sous fort vent de travers), malgré sa piste neuve. Formalités et parking à l'abri se passent très coolement (ça fait plaisir, bye bye les chicaneurs maghrébins) ; l'hôtel Mermoz où Eric a réservé nous envoie un chauffeur (superbe limousine 4x4, hélas une grosse fuite de gasoil oblige à notre transfert dans un taxi "normal").
Yes ! Nous l'avons fait ! Le riant Sénégal est atteint. Jean-Marc et moi sommes très heureux et nous détendons peu à peu.
Bières, collation, baignades mer et piscine, fleurs et sourires, puis le comité d'accueil des 2 autogires d'Eric & Xavier (+ Philippe & Olivier) saluent au dessus de l'hotel, puis nous rejoignent à l'hôtel. Soirée de passionnés full aéro, je pense que les voisins de resto n'ont presque rien compris de nos multiples histoires de rotors, vent-arrière & mécarun :-)
L'étape Saint-Louis-> Saly (185 km) est agréable, bas sur la plage jusqu'à Kayar, puis savane & baobabs, sous faible visibilité. En arrivant, nous survolons le futur aéroport international de Dakar, qui ouvrira dans 2 ans, géant encore endormi dans la savane. L'aérodrome de Saly est actif, avec plus de 20 ulms, plusieurs instructeurs, une vie de club et de nombreux baptêmes. Nous sommes bien accueillis, déchargeons et parkons nos mulets volants, puis Xavier nous emmène aux Parcs de Saly, son domaine, où il nous héberge dans une délicieuse villa contemporaine. Poulet Yassa avec Penda, Xav, et les leurs, luxe, calme et doux palabres.
5340 km, 12 jours de trajet, 50h de vol, 106 km/h de moyenne, le voyage aller s'est très bien passé. Bravo les autogires ! Merci la météo. La préparation administrative (autorisations de survol et atterrissage) parait importante pour ce trip. Merci, Eric & Xavier pour votre accueil !
Nous rentrons en "vacances de noël", le retour doit débuter le 9 janvier 2016.